Les Calédoniens au combat, le ralliement à la France Libre, la Résistance et la déportation
ou encore la Nouvelle-Calédonie base arrière des Alliés, ...
Trouvez ici des activités contextualisées, en partie issues du DVD "La Nouvelle-Calédonie dans la Seconde Guerre mondiale"
et enrichies de courtes vidéos et de cartes interactives.
Nous, Gouverneur de la Nouvelle-Calédonie et dépendances Commissaire Général de la République Française dans le Pacifique ;
Vu le décret du 12 décembre 1874 sur le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et Dépendances ;
Vu l’article 48 de la loi de recrutement du 31 mars 1928 ;
Sur la proposition du Commandant Supérieur des Troupes ;
ARRÊTONS :
Article 1er. – La mobilisation est ordonnée dans toute l’étendue du territoire de la Nouvelle-Calédonie et Dépendances, des Nouvelles-Hébrides et des Wallis.
Article 2. – Le premier jour de la mobilisation est le 2 septembre à 9 heures.
Article 3. – Sont mobilisés :
1°/ Les Officiers de Réserve de toutes armes résidant en Nouvelle-Calédonie et Dépendances, mis à disposition du Commandant Supérieur des Troupes du groupe du Pacifique et qui seront convoqués par l’autorité militaire ;
2°/ Les Sous-Officiers, Caporaux et Soldats réservistes de toutes armes résidant en Nouvelle-Calédonie et Dépendances des classes 1936 – 1935 – 1934 – 1933 – 1932 – 1931 ;
3°/ Les Officiers, Sous-Officiers, Caporaux et Soldats réservistes en séjour en Nouvelle-Calédonie et Dépendances affectés à un corps de la Métropole ou d’une autre colonie.
Article 4. – Sont maintenus jusqu’à nouvel ordre dans leurs foyers, les réservistes des classes autres que celles spécifiées à l’article 3. paragr. secondo, les Officiers de réserve qui n’ont pas reçu de convocation particulière, les réservistes classés dans l’affectation spéciale.
Article 5. – Les réservistes mobilisés résidant à Nouméa, Pont-des-Français et dans les circonscriptions du Mont-Dore et de Plum rejoindront individuellement la Caserne Gally-Passebosc par leurs propres moyens le premier jour de la mobilisation.
Ceux en résidence à l’Intérieur de l’Île devront se présenter sans délai au poste de Gendarmerie le plus voisin pour être dirigés en détachement sur Nouméa (Caserne) par les soins du Chef de Poste de Gendarmerie.
Article 6. – Aux Nouvelles-Hébrides, aux Loyalty et aux Îles Wallis les Résidents de France dirigeront sur Nouméa par le premier bateau les Réservistes appartenant aux classes indiquées à l’article 3 et qui sont rappelés à l’activité.
Article 7. – Le Secrétaire Général, le Commandant Supérieur, les Résidents de France aux Nouvelles-Hébrides, aux Loyalty et aux Wallis, le Maire de la Ville de Nouméa, les Présidents des Commissions Municipales, les Chefs de Poste de Gendarmerie sont chargés de l’exécution du présent arrêté qui sera enregistré, publié, diffusé, affiché partout où besoin sera et inséré au Journal Officiel de la Colonie.
Nouméa le 2 septembre 1939
R. BARTHES
Par le Gouverneur :
Le Commandant Supérieur des Troupes,
DENIS
documents 1 et 2
1. Présentez ces deux documents. Vous ferez des recherches concernant les auteurs du document 1.
document 1
2. Recherchez pourquoi la mobilisation est décrétée le 2 septembre 1939.
3. Qui sont les hommes mobilisés par cet arrêté ?
4. Quel est le lieu de ralliement des mobilisés ?
document 2
5. Décrivez l’équipement des mobilisés.
6. D’après vous, quelles activités doivent faire les mobilisés ?
Le gouvernement français, après avoir demandé l'armistice, connaît maintenant les conditions dictées par l'ennemi.
Il résulte de ces conditions que les forces françaises de terre, de mer et de l'air seraient entièrement démobilisées, que nos armes seraient livrées, que le territoire français serait occupé et que le Gouvernement français tomberait sous la dépendance de l'Allemagne et de l'Italie.
On peut donc dire que cet armistice serait, non seulement une capitulation, mais encore un asservissement.
Or, beaucoup de Français n'acceptent pas la capitulation ni la servitude, pour des raisons qui s'appellent l'honneur, le bons sens, l'intérêt supérieur de la Patrie.
Je dis l'honneur ! Car la France s'est engagée à ne déposer les armes que d'accord avec les Alliés. Tant que ses Alliés continuent la guerre, son gouvernement n'a pas le droit de se rendre à l'ennemi. Le Gouvernement polonais, le Gouvernement norvégien, le Gouvernement belge, le Gouvernement hollandais, le Gouvernement luxembourgeois, quoique chassés de leur territoire, ont compris ainsi leur devoir.
Je dis le bon sens ! Car il est absurde de considérer la lutte comme perdue. Oui, nous avons subi une grande défaite. Un système militaire mauvais, les fautes commises dans la conduite des opérations, l'esprit d'abandon du Gouvernement pendant ces derniers combats, nous ont fait perdre la bataille de France. Mais il nous reste un vaste Empire, une flotte intacte, beaucoup d'or. Il nous reste des alliés, dont les ressources sont immenses et qui dominent les mers. Il nous reste les gigantesques possibilités de l'industrie américaine. Les mêmes conditions de la guerre qui nous ont fait battre par 5 000 avions et 6 000 chars peuvent donner, demain, la victoire par 20 000 chars et 20 000 avions.
Je dis l'intérêt supérieur de la Patrie ! Car cette guerre n'est pas une guerre franco-allemande qu'une bataille puisse décider. Cette guerre est une guerre mondiale. Nul ne peut prévoir si les peuples qui sont neutres aujourd'hui le resteront demain, ni si les alliés de l'Allemagne resteront toujours ses alliés. Si les forces de la liberté triomphaient finalement de celles de la servitude, quel serait le destin d'une France qui se serait soumise à l'ennemi ?
L'honneur, le bon sens, l'intérêt de la Patrie, commandent à tous les Français libres de continuer le combat, là où ils seront et comme ils pourront.
Il est, par conséquent, nécessaire de grouper partout où cela se peut une force française aussi grande que possible. Tout ce qui peut être réuni, en fait d'éléments militaires français et de capacités françaises de production d'armement, doit être organisé partout où il y en a.
Moi, Général de Gaulle, j'entreprends ici, en Angleterre, cette tâche nationale.
J'invite tous les militaires français des armées de terre, de mer et de l'air, j'invite les ingénieurs et les ouvriers français spécialistes de l'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui pourraient y parvenir, à se réunir a moi.
J'invite les chefs et les soldats, les marins, les aviateurs des forces françaises de terre, de mer, de l'air, où qu'ils se trouvent actuellement, à se mettre en rapport avec moi.
J'invite tous les Français qui veulent rester libres à m'écouter et à me suivre.
Vive la France libre dans l'honneur et dans l'indépendance !
Considérant la situation tragique où se trouve la France ;
Considérant que la France avait décidé, en plein accord avec l’Angleterre de ne pas signer séparément ni la paix, ni une trêve ;
Considérant que le Gouvernement français a accepté un armistice avec l’Allemagne et en discute actuellement un autre avec l’Italie ;
Considérant que l’Angleterre adresse un émouvant appel aux Français et aux Colonies Françaises pour lutter contre l’Axe Rome-Berlin et défendre ainsi la liberté des peuples et des citoyens ;
Considérant que la Nouvelle-Calédonie pays français de cœur et d’esprit ne saurait admettre la reddition acceptée par le Gouvernement de Bordeaux qui aurait pour résultat de dresser les Français contre les Alliés d’hier ;
Pour ces motifs et tous autres à discuter plus tard :
Décide de continuer la lutte contre les puissances de l’Axe aux côtés de la Grande-Bretagne.
Avis de cette décision sera donné par le Président du Conseil Général au Consul de sa Majesté britannique à Nouméa en le priant d’en aviser immédiatement son gouvernement.
La présente délibération a été adoptée à l’unanimité par les conseillers généraux : MM. Revercé, David, Berges, Beaumont, Paladini, Ley, Lafleur, Varin, Cane, Milliard et Mercier.
La Nouvelle-Calédonie, Pays de Peuplement et profondément français dans tous ses habitants et dans les sentiments de tous, entend demeurer française.
La Nouvelle-Calédonie, qui n’a jamais été appelée à nommer de Député ou de Sénateur, ne peut en aucun cas et à aucun moment être liée par les signatures de reddition d’un parlement ou d’un gouvernement quelconque.
La Nouvelle-Calédonie qui veut l’intégrité de la PATRIE FRANÇAISE veut demeurer dans l’UNION FRANÇAISE et entend aujourd’hui travailler de toutes ses forces au maintien de cette UNION.
Dans cet esprit, il est nécessaire que cette volonté de la Population française calédonienne qui résulte présentement de déclarations éparses et d’attitudes sans lien et sans engagement précis.
Soit clairement et expressément manifestée en un programme d’action et clairement et expressément confiée à une Assemblée composée de toutes les forces vives de ce pays.
Les citoyens français soussignés, pensant être en conformité de pensée avec toute la population calédonienne, revendiquent le droit de présenter ce programme d'action et de demander l'organisation de cette Assemblée.
Ils le proposent sur les bases suivantes qui ne sont pas limitatives et pourront être amendées par l'Assemblée :
Les Français Calédoniens tous unis dans le même sentiment de Patriotisme et dans celui de l’Ordre ;
Soucieux de servir la cause de la Patrie Française menacée ;
Soucieux des destinées de la Nouvelle-Calédonie ;
Confiants dans le Conseil Général et dans les Assemblées élues de la Nouvelle-Calédonie, mais dans le cadre strict de leurs attributions ;
Confiants dans les autorités civiles et militaires, mais à leur place et s’appuyant, comme ils l’ont déclaré maintes fois, sur la volonté calédonienne de se regrouper tout entière sur le programme d’action suivant :
1° - Solidariser notre cause avec tous ceux qui sont décidés à défendre jusqu’au bout la cause française.
2° - Solidariser notre cause avec nos Alliés et servir là où la présence d’hommes est la plus nécessaire.
3° - Offrir à la défense de la cause française et à l’Angleterre s’il y a lieu, toutes les ressources actives de ce pays.
À cet effet et essentiellement :
Créer l’Assemblée Représentative de toute la population française calédonienne sans exception.
Cette Assemblée se composera d’une Délégation de tous les Conseils et Assemblées élus ; d’une Délégation des Groupements Corporatifs et Professionnels, Anciens Combattants, Fédérations, Syndicats, etc. Cette Assemblée devra être réunie d’urgence avec les Délégations indiquées par les Autorités Civiles sauf à l’élargir sur toute demande justifiée de Groupements non encore représentés.
Cette assemblée sera plénière par la réunion de tous ses membres.
Elle se divisera :
a) En un Comité-Directeur représentant ladite Assemblée, hors ses séances ;
b) En commissions diverses pour l'étude et la préparation des décisions à prendre :
Cette Assemblée aura pour rôle de :
A. - Représenter réellement la volonté de la population calédonienne ;
B. - Fixer nos décisions face aux problèmes extérieurs et nos rapports avec les différents Gouvernements ou Comité Français.
C. - Prendre seule ou partager, s’il y a lieu avec les Autorités civiles et militaires, les responsabilités résultant des présentes décisions.
D. - Et notamment pour buts :
(a) Enrôler les hommes français ou en guerre avec nos ennemis, aptes à servir. Enrôler les recrues indigènes. Les préparer militairement. À ce sujet, point d’affecté spécial, Égalité dans le Devoir ;
(b) Informer la population comme elle en a le droit ;
(c) Statuer sur les travaux en cours ;
(d) Organiser le pays dans son économie et dans son ravitaillement.
Faire appel pour cette organisation, au concours le plus large des femmes.
En un mot, comme l’a dit Clemenceau en 1918 (année magnifique victorieuse de la France) faire la guerre en y apportant la volonté sans détour de la gagner.
Nouméa, le 26 juin 1940.
documents 3, 4 et 5
1. Présentez les trois documents.
2. Pourquoi et comment les Néo-Calédoniens sont-ils incités à entrer en résistance ?
document 3
3. Pourquoi le général de Gaulle refuse-t-il l’armistice demandé puis signé par le maréchal Pétain ?
4. Comment explique-t-il la défaite rapide de la France en mai-juin 1940 ?
document 4
5. Quelles sont les forces et les alliances qui s’affrontent pendant le conflit ?
document 5
6. Quels sont les arguments qui fondent le « Manifeste à la population » en Nouvelle-Calédonie ?
19 septembre
De très bonne heure, les rues de la ville sont pleines d’une foule qui va et vient, sans but précis. Des groupes circulent en camion ou en défilés portant des drapeaux à Croix de Lorraine. Un énorme attroupement se forme sur la place de l’Hôtel de Ville. On attend l’arrivée des « broussards » arrêtés sur la route par le barrage au 4ème kilomètre (cimetière).
Les maisons de commerce sur la pression des événements ont fermé. Au large, dit-on, deux navires s’aperçoivent dont on ignore au juste la nationalité et la nature.
8 heures 15
Je me rends à un appel du Gouverneur. Je trouve un homme surexcité, d’une pâleur extrême […]. Le Lieutenant-Colonel Denis m’apprend qu’un navire anglais croise au large peut-être sont-ils deux. […]
Il est 10 heures 30. J’apprends que M. Sautot est effectivement sur un navire norvégien le Norden qui croise au large accompagné du croiseur australien Adelaide lequel à ce moment se présente devant la passe. […]
11 heures
Coup de téléphone du Gouverneur qui m’avise qu’il a décidé de « céder à la force » et qu’il envoie le Capitaine Michel à bord du croiseur pour accueillir M. Sautot et le conduire au Gouvernement.
12 heures 30
M. Sautot débarque et, accompagné d’une foule enthousiaste, se rend au Gouvernement où l’attend le colonel Denis.
Je n’assiste pas à l’entrevue mais par la suite M. Sautot m’a dit que la rencontre avait été brève et dépourvue d’aménité. Le colonel Denis en présence des chefs du mouvement avait abandonné ses fonctions de gouverneur.
[…]
17 heures 30
M. Sautot réunit dans la salle du Conseil privé les chefs d’Administration et de service et leur expose qu’appelé par la population et désigné par le Chef des Français Libres il prend le Gouvernement de la Colonie.
Le rapport Bayardelle, Bulletin de la Société d'Études historiques
de la Nouvelle-Calédonie n°20, 1974
Calédoniens,
Je suis venu vers vous envoyé par le Général de Gaulle avec pleins pouvoirs afin de vous aider à réaliser sans tarder le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France Libre selon le vœu presque unanime de la population de Nouméa et de l’intérieur de l’île.
Vous avez compris, en effet, que le vrai patriotisme et que la discipline ne consistent pas, comme une certaine propagande a tenté de vous le faire croire, à rester l’arme aux pieds en attendant de la bonne volonté d’Hitler la libération de notre Patrie. Le vrai patriotisme et la discipline veulent au contraire que les Français qui jouissent encore de leur liberté et de leur indépendance se groupent aux côtés de nos amis britanniques pour assurer la Victoire de la Liberté.
La France métropolitaine de 40 millions d’habitants a été vaincue, c’est entendu, mais son Empire colonial de soixante millions d’âmes est intact avec toutes ses forces économiques et militaires. C’est lui, cet Empire, qui doit sauver la Patrie momentanément écrasée sous la botte allemande ; assommé lui-même par la défaite, pour nous encore inexpliquée, de la France métropolitaine, cet Empire se réveille, se relève, veut réagir et se battre.
La Nouvelle-Calédonie était jusqu’à ce jour le seul des territoires coloniaux du Pacifique dont les dirigeants, étouffant le vœu de la population, n’avaient pas encore rallié la cause sacrée du Grand Patriote Français, le Général de Gaulle, qui s’est fait l’animateur de la résistance française et qui apparaît d’ores et déjà comme le futur Libérateur de la Patrie.
Calédoniens, du fait de votre jonction aux Nouvelles-Hébrides, la première ralliée de toutes les administrations coloniales françaises, à Tahiti où vient d’être fait le geste libérateur, toutes les terres du Pacifique, où flottent nos trois couleurs formeront ainsi un bastion unique où viendront se briser toutes les tentatives de l’ennemi.
Calédoniens, exigez que vos fils prennent place dans les armées du Général de Gaulle et qu’ils soient présents le Jour de la Victoire Libératrice.
Vive la France,
Vive l’Angleterre,
Vive la Nouvelle-Calédonie Libre.
Henri Sautot, Premier Gouverneur de la France Libre en Nouvelle-Calédonie.
Sautot Henri, Grandeur et décadence du Gaullisme dans le Pacifique, F. W. Cheshire, Melbourne et Londres, 1949.
document 6
1. Décrivez la scène en repérant le symbole de la France Libre.
documents 7 et 8
2. Qui est Henri Sautot ? Rédigez une courte biographie de ce personnage. Quel rôle tient-il dans le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France Libre ?
documents 6,7 et 8
3. Pourquoi peut-on qualifier le 19 septembre 1940 de « journée historique » pour la Nouvelle-Calédonie ?
« Volontaires du Pacifique ! Le jour est venu que, depuis des mois, vous appelez de tous vos vœux et pourtant vous allez quitter tout ce qui faisait pour vous le charme de la vie, vos femmes, vos mères, vos fiancées, vos enfants et votre chère terre calédonienne où il faisait si bon vivre. Vous allez quitter toutes ces douceurs pour entrer dans la fournaise des batailles gigantesques menées contre l’ennemi héréditaire, le Boche abhorré.
Quel est donc le puissant mobile qui vous a poussés à ce geste héroïque ? Ne pouviez-vous, comme tant d’autres, attendre passivement l’issue de la lutte qui ensanglante le monde ? Ne pouviez-vous attendre mollement du sacrifice de la Grande-Bretagne la solution définitive du conflit qui mettrait à terre les puissances de l’Axe, assurant ainsi du même coup la libération de votre Patrie ?
Ce honteux calcul, heureusement pour l’honneur de notre race, n’a jamais effleuré vos esprits. Vous avez senti la douleur profonde que nous a apportée la défaite. Vous avez repoussé dans vos cœurs de patriotes la honteuse capitulation de juin 1940. Vous avez pesé tout le déshonneur que jetait sur notre nom de Français le reniement à la parole donnée et vous n’avez pas hésité à prendre, dès ce moment, l’engagement solennel de vous jeter vous aussi dans la lutte aux côtés de nos grands Alliés pour, suivant la belle expression de notre grand chef le général de Gaulle, « ramasser les tronçons du glaive et faire que la France ne soit pas absente le jour de la victoire libératrice. »
Volontaires calédoniens, volontaires néo-hébridais, volontaires tahitiens, soyez-en remerciés au nom de la France qui, grâce à votre héroïsme, renaîtra de son martyr et recouvrera son indépendance et sa grandeur.
Ainsi donc vous allez vous battre pour la plus sainte des causes et les compatriotes que vous allez quitter, tous ceux qui vous chérissent et qui sont fiers de vous, en tête celui qui a l’insigne honneur de représenter au milieu de vous le général de Gaulle, animateur de la résistance française, ont voulu vous donner avant le départ un signe de ralliement, un emblème sous les plis duquel tous vous marcherez à la bataille d’un cœur résolu, sous les plis duquel, vous allez cueillir de nouveaux lauriers et, qui sait, une nouvelle gloire, sous les plis duquel aussi, hélas certains d’entre vous tomberont peut-être pour ne plus se relever. Cet emblème, c’est ce fanion à la croix de Lorraine, ce fanion qui sera pour vous l’image de la Patrie chérie jusqu’au jour où le corps expéditionnaire français du Pacifique recevra des mains d’un grand chef le drapeau tricolore qui vous conduira à la victoire, ce fanion, brodé par de pieuses mains calédoniennes, et qui vous est offert par tous vos compatriotes.
C’est avec fierté, devant le monument qui rappelle le sacrifice de vos aînés, de vos grands anciens de 1914-1918, que je remets cet emblème à Monsieur le chef de bataillon Broche qui a l’insigne honneur de commander le premier bataillon du corps expéditionnaire du Pacifique.
En le lui remettant, c’est un dépôt sacré que je lui confie, qui reviendra un jour à Nouméa déchiré sans doute par le vent des batailles mais lourd de la gloire que vous aurez cueillie, vous qui allez partir.
Volontaires du Pacifique, partez la tête haute et l’âme sereine, partez avec l’assurance que les prières de vos familles, de vos amis, de vos compatriotes, veilleront sur vous. Au jour du départ, comme vous-mêmes, vos femmes, vos mères, vos sœurs, vos fiancées, vos enfants, n’auront au cœur qu’un sentiment, celui de la fierté de vous accompagner par la pensée sur le chemin de la victoire et de la gloire.
Honneur à vous, vaillants volontaires du Pacifique ».
La France Australe, le samedi 10 mai 1941.
Adieu aux volontaires maréens
I
Fils de France : écoutez, la France vous appelle pour sauver la patrie sous la botte ennemie.
II
Elle appelle les Français libres ainsi que les colonies pour sauver la patrie sous la botte ennemie.
III
Jeunes gens de Maré, votre devoir pour la patrie, répondez d’une voix forte : ma vie sera pour la Mère-patrie.
IV
O ! fils qui répondez à l’appel, allez défendre la liberté, l’honneur avec un cœur vaillant.
V
Nous, Maréens, crions d’une voix forte :
Vive la France libre !
Vive le Général de Gaulle !
Vive les volontaires de Maré !
Refrain
Oh ! mes fils je vais vous sacrifier en ce jour.
Votre corps sera pour les baïonnettes et les balles ;
Votre vie pour la patrie. Oh ! mes fils.
Moniteurs : Abraham Manane et Némia Némia.
4 juin 1942
6 h – Nous subissons des tirs d’artillerie. […]
11 h 30 – Note de service à toutes les unités : « il faut tenir la position à Bir Hakeim coûte que coûte. Nous attendons l’ennemi et il ne nous aura pas » signé Koenig. […]
18 h – Bombardement par 12 stukas1. Après le bombardement, visite du lieutenant-colonel Broche. Il nous dit : « […] Savez-vous que nous sommes à l’honneur de la presse mondiale. Bir Hakeim défendu par les FFL, c’est le Verdun de Libye ».
8 juin 1942
6 h – Reprise des tirs d’artillerie lourde, de plus en plus forts. […]
9 juin 1942
7 h – L’artillerie lourde nous bombarde. […]
21 h 30 – J’apprends la mort du lieutenant-colonel Broche et celle du capitaine de Bricourt. Nous venons de tout perdre au bataillon du Pacifique. […]
10 juin 1942
6 h – Nos 75 ouvrent le feu. Nous avons tous la vengeance dans le cœur.
21 h – Ordre du QG de quitter la position dans la nuit. […]
23 h 15 – Les camions se mettent en colonne et prennent la direction de la chicane sud-ouest pour sortir. […] La bataille fait rage. […]
11 juin 1942
6 h – Nous nous arrêtons à environ 15 km du champ de bataille. […] Nous donnons les premiers soins aux blessés.
Jacques-Maurice Cler, Un Calédonien de choc, Paul Klein, J’ai choisi la tourmente et la bagarre,
Éditions Édimag, octobre 1999.
1. stuka : avion bombardier d’assaut allemand.
documents 9 à 12
1. Présentez les documents.
2. Expliquez ce qu’est le bataillon du Pacifique.
Documents 11 a, 11 b et 12
3. Recherchez qui sont Koenig et Broche.
4. Racontez la bataille de Bir Hakeim, après avoir repéré le lieu sur le document 12.
5. Expliquez la joie qui se lit sur le visage des hommes du document 11 b.
6. À partir des documents 11a et 11b, commentez la formule suivante du général de Gaulle : « Quand à Bir Hakeim, un rayon de sa gloire est venu caresser le front sanglant de ses soldats, le monde a reconnu la France. … Pour le monde entier, le canon de Bir Hakeim annonce le début du redressement de la Patrie. »
Document 12
7. Citez les grandes batailles auxquelles a participé le bataillon du Pacifique.
J’ai suivi le cours d’élève officier à Damas, de janvier à mai 1942, […] j’ai rencontré le commandant Bergé qui se trouvait là pour sélectionner le personnel destiné à former le French Squadron du SAS, Special Air service. […]
Nous avons fait notre apprentissage à Kabret, en Égypte, au bord du canal de Suez, à hauteur du Lac Amer, au sud d’Ismaïlia : entraînement parachutiste assez dur, navigation aux instruments, compas solaire, théodolite1, self defense, explosifs, close-combat, mécanique, radio, secourisme, connaissance des matériels et de l’équipement ennemi. […]
On nous larguait parfois très loin de l’objectif. Il fallait alors faire près d’une quinzaine de kilomètres avec tout le barda. On arrivait et on posait nos bombes, des petites bombes incendiaires sous ou sur les ailes d’avions et on repartait. Nous étions récupérés par le LRDG2 qui nous ramenait à la base. C’était des opérations de sabotage uniquement.
Nous étions transportés et largués par une patrouille de LRDG à bonne distance de l’objectif. On arrivait la nuit après avoir observé à la jumelle pendant un ou deux jours les abords de l’objectif et le dispositif ennemi de surveillance. […]
L’objectif assigné au SAS était de détruire le plus possible des avions qui mitraillaient les convois alliés ravitaillant la garnison britannique de la base de Malte, la clef de la Méditerranée.
Jacques-Maurice Cler, Un Calédonien de choc, Paul Klein, j’ai choisi la tourmente et la bagarre,
Éditions Édimag, octobre 1999.
1. Théodolite : instrument de topographie
servant à mesurer les angles horizontaux et verticaux
2. LRDG : Long Range Desert Group, groupe du désert à long rayon d’action.
Documents 14 a et 14 b
1. Présentez les deux documents.
2. En quoi consiste l’entraînement des parachutistes du SAS ?
3. Quels sont les objectifs visés par les parachutistes du SAS ?
4. Décrivez leur insigne.
Dimanche matin, première réunion de la milice civique pour les miliciens de Nouméa.
350 hommes de tous âges et de toutes conditions se sont réunis pour offrir d’aider l’armée régulière dans la défense de la colonie et de son chef-lieu. Beaucoup d’anciens combattants sont parmi eux.
Sans arme, sans uniforme pour la première réunion (…)
Sous le commandement du capitaine G. Dubois, deux compagnies avaient été formées, commandées par les aspirants de milice, J. Desmazures et E. Solier. (…)
Puis le capitaine Dubois s’adresse à ses hommes, prononce d’une voix forte, vibrante d’ardeur et de profonde conviction, l’allocution suivante :
Amiral, M. le gouverneur, sous-officiers, caporaux et soldats de la milice civique,
La Nouvelle-Calédonie court le risque d’être attaquée à l’improviste comme le sont actuellement d’autres îles du Pacifique.
Volontaires de la milice civique, nous avons décidé - d’un commun accord - de ne pas laisser l’ennemi s’installer chez nous.
Nous avons décidé - d’un geste d’homme libre - d’apporter à l’armée, chargée de la défense de ce pays, notre concours le plus complet, notre dévouement le plus absolu, notre courage, notre foi.
« Mourir oui, capituler jamais ». (… )
Sous-officiers, caporaux et soldats, que tous et chacun demeurent constamment fidèles à notre devise :
HONNEUR ET PATRIE
« Nous avons un cœur et non pas une âme de vaincus. »
La France australe,
mercredi 24 décembre 1941
Documents 15 et 16
1. Pourquoi a été créée une milice civique de la France Libre ?
2. Expliquez la phrase en caractères gras dans le document 15.
3. Quels exercices d’entraînement peuvent faire les miliciens ?
Carte en cours de réalisation
Quand la nuit est tombée, les Japonais ont éclairé la mer avec des fusées. La nuit a été longue et pénible pour le Chicago et son équipage. Le pont était presque entièrement recouvert d’eau. La chambre des machines était inondée, l’électricité était coupée et ils avaient de nombreux blessés. Personne n’a dormi et on est tous restés aux postes de combat toute la nuit. […]
Cette bataille s’est déroulée au sud de Guadalcanal, près de l’île de Rennell. Les transports ont pu débarquer leurs troupes sur Guadalcanal mais les Japonais se sont vengés sur nous. Au début de la matinée de samedi un sous-marin japonais a essayé de couler un de nos navires mais un de nos contre-torpilleurs l’a coulé avant. Tout le monde était heureux de voir le soleil se lever : on allait pouvoir distinguer ce qui se passait. Le Chicago n’était pas loin de nous à tribord. Il était immobile avec le pont presque entièrement sous l’eau. […]
Plus tard d’autres vagues d’avions sont venues attaquer le croiseur impotent et ont réussi à lui lancer deux nouvelles torpilles. Plusieurs appareils japonais ont été abattus par les destroyers d’escorte, mais aussi par le Chicago qui a tiré jusqu’au bout avant de couler. […] Nous sommes restés à nos postes de combat depuis 18 heures le vendredi jusqu’à 20 heures le samedi.
James J. Fahey, Journal d’un marin du Pacifique, 1942-1945,
Éditions Denoël, 1965.
Document 17
1. Quelles sont les grandes phases de la guerre du Pacifique et quels en sont les belligérants ?
2. Relevez trois grandes batailles de la guerre du Pacifique.
3. Le Japon a-t-il menacé la Nouvelle-Calédonie ? Justifiez votre réponse.
4. Quels événements obligent le Japon à capituler ? Recherchez la date de cette capitulation.
Document 18
1. Dans quel archipel est située l’île de Guadalcanal ? Aidez-vous de la carte 17.
2. Montrez la dureté des combats lors de la bataille de Guadalcanal.
Le 8 décembre 1941, le général de Gaulle annonce que la France Libre est en guerre contre le Japon. En Nouvelle-Calédonie, un décret du Gouverneur Sautot prévoit que « tous les ressortissants japonais en résidence dans la colonie seront appréhendés et placés dans des camps de concentration. Tous les avoirs japonais seront bloqués ». Le transfert des Japonais vers des camps en Australie est organisé en quatre convois entre décembre 1941 et mai 1942. Cette photographie a été prise à bord du Cap des Palmes qui effectue, le 19 janvier 1942, le deuxième convoi.
Document 20
1. Recherchez la date d’arrivée des premiers soldats australiens en Nouvelle-Calédonie.
2. Quelle mission leur est confiée dans la colonie ?
J’avais l’impression de rêver. Cela se déroulait comme dans un film. Une émotion intense se dégageait de ce spectacle. La flottille locale, une dizaine de caboteurs environ, se porta immédiatement à la rencontre des navires. Le premier que nous avons déchargé était une unité de 35 000 tonnes, L’Argentina. Il transportait un millier de soldats, prêts à toute éventualité. Sur leur visage, se peignait l’angoisse. Leur première question fut de savoir où se trouvaient les Japonais. Ils ignoraient bien sûr que c’était une Calédonie alliée qui venait à leur rencontre, car on leur avait dit durant leur traversée qu’ils auraient à combattre les Japonais à leur arrivée. Trois jours et trois nuits de travail furent nécessaires pour débarquer les milliers de soldats, les munitions, les rations, sans compter les dizaines de milliers de caisses de bière. Les Américains s’installèrent dans différents camps situés à l’Anse-Vata, à la Vallée des Colons, à Magenta, aux Portes de fer et à Saint Louis.
Témoignage d’Auguste Mercier,
membre de la milice civique.
Document 21
1. Recherchez pourquoi les Américains arrivent à Nouméa le 12 mars 1942.
2. Expliquez la première phrase du texte.
3. Montrez l’importance de l’installation américaine.
Ce terrain d’aviation [la Plaine des Gaïacs] devint bientôt l’une des principales escales sur la ligne aérienne reliant l’Amérique à l’Australie. À 165 miles (265 km) de Nouméa, sur la route principale de la côte ouest, ce terrain fut décidé par les États-Unis immédiatement après Pearl Harbor et construit en adjudication par une main d’œuvre civile française, américaine et australienne, jusqu’à l’arrivée de l’armée américaine en avril. Les civils américains, qui étaient employés par la Hawaïan Construction Co., furent retardés de nombreuses semaines en raison de l’absence d’engins mécaniques.
Le Air transport command devait tenir une place importante sur ce terrain où je vis également atterrir les premières forteresses volantes en mars, sur le minerai de fer rouge. Cette surface provoquait d’énormes nuages de poussière, mais constituait néanmoins une piste acceptable. J’y ai lu des journaux de Brisbane et d’Auckland le jour de leur publication, car il y avait des vols quotidiens vers ces villes, de même que beaucoup plus loin vers les Fidji, Canton, Pearl Harbor. Toute une quantité de chargements prioritaires transitait aussi par ce terrain. En résumé, c’était le seul lien de l’Armée américaine avec les éléments plus au sud jusqu’à ce que soit tracée plus à l’est la route secondaire […].
Tontouta, l’autre principal terrain calédonien, à 55 km de Nouméa, fut construit de la même manière par des ouvriers français sans expérience et des Australiens spécialisés, renforcées par les Forces Américaines. Il devint un poste important du SCAT1 exploité par le Corps des Marines US. Pendant longtemps principale base la plus proche de toutes les opérations du Pacifique sud, Tontouta s’avéra vital pour l’offensive des Salomon.
H. E. Lewis Priday, La guerre du Pacifique, vue de la Place des cocotiers,
Bulletin de la Société d'Études historiques n°76, 1988.
1. SCAT : South Pacific Combat Air Transport (transport aérien de combat du Pacifique sud)
Documents 22 et 23
1. Montrez l’importance de la Nouvelle-Calédonie comme base militaire des Alliés durant la guerre du Pacifique.
Document 22
2. Décrivez l’organisation d’un campement américain à Nouméa.
3. Quel vestige des camps américains est encore visible dans la ville ?
Document 23
4. Quels sont les deux terrains d’aviation utilisés en Nouvelle-Calédonie par les forces alliées ? Situez-les sur une carte.
5. Expliquez la phrase en caractères gras.
Document 24
1. Pourquoi un centre d’entraînement a-t-il été ouvert par les Néo-Zélandais à Bourail ?
Documents 25 a et 25 b
1. Montrez que la Nouvelle-Calédonie est une base médicale importante lors de la guerre du Pacifique.
2. D’après vous, où les soldats ont-ils été blessés ?
Tout fut entrepris pour maintenir le moral [des troupes]. Au moins cinq centres de distractions furent ouverts par la Croix rouge américaine, dont le club populaire du centre de Nouméa. Il existait aussi des organisations de détente pour les hôpitaux et un grand nombre de divertissements, de variétés théâtrales, musicales ou autres furent lancées et également des aires de jeux furent aménagées sur les plages, à Ducos, à l’Anse-Vata et à d’autres endroits : elles furent particulièrement appréciées.
Vers septembre 1943, il y avait en activité sur l’île 50 cinémas de campagne, jouant en plein air. […] Des films de propagande, qui s’ajoutaient à ceux qu’avait déjà procurés le Bureau d’Information australien, furent passés à la population française dans les salles de spectacle locales. Des représentations théâtrales destinées aux soldats, telles que Potins des Tropiques et Scandales des Mers du sud, au théâtre Hickson, eurent un succès immédiat et tous ceux qui le pouvaient venaient voir les représentations. Très populaire aussi, était le groupe des concerts kiwis, la musique de l’Armée de l’Air et les cornemuses écossaises des Néo-Zélandais.
H. E. Lewis Priday, La guerre du Pacifique, vue de la Place des cocotiers,
Bulletin de la Société d'Études historiques n°76, 1988.
Document 26
1. Pourquoi faut-il « maintenir le moral des troupes » ?
2. Quels loisirs sont proposés aux soldats alliés en Nouvelle-Calédonie ?
3. Comment la population néo-calédonienne est-elle associée à ces loisirs ?
pages
32 & 33
« Pendant la guerre, Maréen, âgé de 18 ans, j'ai été envoyé par le grand chef de Maré pour travailler et aider les Américains, en 1943. Mon travail consistait comme tant d'autres à décharger le matériel américain à Doniambo (Société le Nickel).
Notre cuisinier était un Américain et mon salaire était de 1 500 francs par mois.
Dans les camps de Montravel, il y avait quatre camps (cases et tentes): un pour les Broussards (Grande Terre), un pour les Maréens, un pour les Lifous, un pour les gens d'Ouvéa.
Mon souvenir le plus fort était que nous, les Kanak, avions une très bonne entente avec les Américains. »
Témoignage de Jean Waïa, originaire de Maré,
propos recueillis par le musée de la Ville de Nouméa en 2002.
En débarquant en Nouvelle-Calédonie, comme cela m’est arrivé de le faire avec le Pierre Loti qui venait de Sydney, en août 1939, […] vous auriez probablement été aussi surpris que moi : c’était une île endormie et oubliée de l’Empire colonial français dont la population locale n’était pas représentée à la Chambre des Députés. L’île semblait presque séparée du reste du monde. […]
À la longue, le premier commandement de l’île, alors sous les ordres du Général William I. Rose, désigna son propre officier chargé des relations publiques et affaires civiles ainsi que des rapports sociaux et commerciaux avec la population française et les forces armées américaines.
Des certificats furent délivrés aux coiffeurs, aux cafés sur les trottoirs et aux restaurants donnant sur les trottoirs qui se conformèrent aux exigences sanitaires. […]
Les Américains, très rapidement, firent le nécessaire pour fournir aux forces françaises navales et terrestres des matériels sous forme de prêt-bail, et procurer à l’administration ce dont les civils avaient besoin, y compris des denrées alimentaires. Les articles des États-Unis ont depuis ce moment-là remplacé dans une large part ceux de l’Australie dans les dépôts locaux. […]
Les Américains encourageaient les fermiers locaux à produire et à leur vendre des légumes et du maïs, et de nos jours, le Bureau des Affaires Économiques avec l’étranger loue des tracteurs. C’est la première fois que les fermiers calédoniens ont trouvé un tel marché pour leurs produits. […]
Le café acheté par l’armée était de l’arabica, le meilleur choix du territoire, supérieur au brésilien de choix moyen ; on en produisait environ 3 tonnes par jour, juste assez pour les troupes de l’île. Les gérants de mess n’en recevaient que pour une consommation de dix jours de sorte que les quantités livrées étaient toujours fraîches, car pour le café la fraîcheur est l’essentiel.
H. E. Lewis Priday, La guerre du Pacifique, vue de la Place des cocotiers,
Bulletin de la Société d'Études historiques n°76, 1988.
Documents 27a, 27b et 28
1. Montrez que la présence des forces alliées en Nouvelle-Calédonie entraîne des transformations économiques et sociales.
Documents 27 a, 27 b
2. Quelles activités sont confiées aux Kanak recrutés par les armées alliées ?
3. Où les travailleurs kanak sont-ils logés à Nouméa ?
Document 28
4. Quels produits néo-calédoniens sont achetés par les troupes alliées ?
14 mars 1946 : Marseille
Un miracle est arrivé, il se nomme Sagittaire. Cette fois nous sommes bien forcés d’y croire, en voyant nos deux pieds, solidement agrippés au pont de notre navire qui, à 12 heures, comme un grand, met le cap sur la sortie du port. […]
21 mai 1946 : Nouméa
Nous longeons les côtes de Calédonie, comme on se retrouve ! N’est-ce pas ce cher vieux « caillou » ? Le pays par lui-même n’a pas changé et, c’est avec une intense émotion qu’on reconnaît la passe de la Havannah, l’Anse Vata, et enfin la rade de Nouméa. […] Dès l’accostage terminé, les échelles de descente s’abattent et les enfants prodigues sont aussitôt happés par les parents ou amis, voire amies. […] Il y a aussi sur les quais des yeux rouges qui se font aussi discrets que possible mais qui nous broient le cœur car nous savons nous, pourquoi, et, à qui appartiennent ces yeux en larmes : ils appartiennent aux parents, aux femmes, aux enfants, aux amis de ceux qui ne reviendront plus, de ceux qui ont donné leur vie pour que notre belle Calédonie reste à jamais Terre de France.
Roger Ludeau, Les carnets de route d’un
combattant du Bataillon du Pacifique, Nouméa, 1946
Document 29
1. Comment la victoire du 8 mai 1945 est-elle célébrée à Nouméa ?
2. D’après vos connaissances, le 8 mai 1945 marque-t-il la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Justifiez votre réponse.
Documents 30 a et 30 b
3. Montrez que le retour des volontaires néo-calédoniens a été très long.
4. Quel accueil leur est réservé et pourquoi ?
Ce monument a été inauguré, à Nouméa, en août 1992 pour rappeler le souvenir des soldats des forces alliées, et tout particulièrement américaines, qui ont combattu durant la guerre du Pacifique et qui ont établi leur quartier général en Nouvelle-Calédonie.
Document 31
1. Décrivez le monument.
Documents 31, 32 et 33
2. Comment garde-t-on, en Nouvelle-Calédonie, le souvenir de la Seconde Guerre mondiale ?
Quel a été le rôle d’Edmond Caillard dans la Résistance ? Quelles sont les caractéristiques de l’engagement d’Edmond Caillard dans la Résistance ? Comment Edmond Caillard a-t-il résisté ?
Mon père est né le 5 avril 1912 à Nouméa. Il y fait ses études jusqu’au baccalauréat qu’il obtient en 1928. Ensuite, il part en France pour étudier la médecine. Il obtient son diplôme au mois de juin 1939, deux mois avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Il est mobilisé le 3 septembre 1939 puis rejoint une caserne près de Paris pour assurer la défense de la capitale. Jusqu’au mois d’avril 1940, il ne se passe rien. En revanche, au mois de mai 1940, les Allemands attaquent et, en quelques semaines, ils envahissent une grande partie de la France jusqu’à la signature de l’armistice par le Maréchal Pétain. Comme beaucoup d’autres soldats français, mon père a été fait prisonnier par les Allemands. Les prisonniers étaient convoyés vers l’Allemagne, souvent à pied. Edmond a profité d’un arrêt dans un village pour s'évader avec un copain et ils sont partis en zone libre. Après avoir été démobilisé, mon père a décidé de revenir s’installer en zone occupée avec sa famille et il a exercé la profession de médecin à Saint-Just-en-Chaussée (département de l’Oise). En 1942, Edmond a rejoint la Résistance.
Témoignage de Jean-Paul Caillard, fils d'Edmond Caillard
recueilli à Nouméa le 3 août 2015 par le CDP-NC
Questions sur les documents 1 et 2
1. Présenter Edmond Caillard.
2. Où est-il et que fait-il au début de la Seconde Guerre mondiale ?
3. Que devient Edmond Caillard après la signature de l’armistice en 1940 ?
4. Que signifie la phrase "En 1942, Edmond Caillard a rejoint la Résistance" ?
Date de naissance
Lieu de naissance
Profession
Qu’arrive-t-il à Edmond
en 1939-1940 ? (relever 4
événements dans le texte)
Date d’entrée dans
la Résistance
1-
2-
3-
4-
Questions sur les documents
1. Quelles raisons poussent des Français à entrer dans la Résistance contre l’occupant nazi ?
2. Comment évolue le nombre de résistants entre 1940 et 1944 ?
3. Comment Edmond Caillard s’engage-t-il dans la Résistance ?
Selon le niveau de classe et celui des élèves, choisir un, deux ou trois des documents ci-dessous (voire des extraits de chacun d’eux) pour travailler sur les actes de Résistance d’Edmond Caillard.
Mon père est rentré dans la Résistance après s'être installé à Saint-Just-en-Chaussée. à partir de 1942, il a eu des contacts avec la Résistance. C'est en 1943 qu'il a été opérationnel dans un réseau qui était chargé de ramener les aviateurs britanniques et américains tombés sur le sol français. Il faut savoir que ces aviateurs avaient des qualités exceptionnelles et qu'ils étaient très précieux pour l’armée. Il fallait les ramener en priorité. Les paysans appelaient mon père sous un faux prétexte pour qu’il aille récupérer chez eux un ou plusieurs aviateurs. Il venait le soir pour les soigner et il les évacuait en les mettant dans le coffre de sa voiture. Pour passer inaperçu, il avait deux voitures identiques. Il en laissait une devant la maison familiale pendant qu'il était en train de transporter des soldats alliés avec l'autre. Il les soignait, il les déguisait un peu pour qu’ils passent inaperçus sur le chemin du retour en Angleterre. Ma mère aussi prenait des risques, car elle les amenait en train sur Paris. Les Allemands surveillaient les gares et arrêtaient tous ceux qui avaient une allure un peu suspecte. Il fallait donc avoir des faux-papiers. Une fois arrivés à Paris, les aviateurs étaient pris en charge par d'autres résistants qui les ramenaient en Angleterre. Tout cela était très dangereux. Certains paysans ont été dénoncés par leurs voisins et il y en a certains qui sont morts. à Saint-Just-en-Chaussée, vingt personnes ont été arrêtées par les Allemands et dix-sept ne sont jamais revenues. Une fois, mon père s'est fait arrêter par les Allemands alors qu'il avait un soldat américain toujours en uniforme à l'arrière de la voiture. Pour sauver sa vie, il a été obligé de le livrer à l’occupant. Ça a été une grosse frayeur et il a eu de la chance, mais il fallait faire attention.
Témoignage de Jean-Paul Caillard, fils d'Edmond Caillard
recueilli à Nouméa le 3 août 2015 par le CDP-NC
Edmond Caillard, citoyen français, pour l’accomplis-sement particulièrement méritoire qui a aidé les États-Unis dans la poursuite de la guerre contre l'ennemi en Europe continentale de juin 1943 à février 1944. Il s’est distingué par son grand courage, son ingéniosité et sa détermination dans l'accomplissement de missions dangereuses. Ignorant complètement sa sécurité personnelle, il a directement contribué à l'évasion de 87 aviateurs alliés en les transportant, en leur donnant un abri et des soins médicaux.
Son dévouement désintéressé à la cause alliée a contribué matériellement à la réussite de l'effort de guerre, méritant ainsi la louange et la reconnaissance des États-Unis.
Le docteur Edmond Caillard s’est porté volontaire en septembre 1944 pour aider des membres du Special Air Service (SAS) en opération derrière les lignes allemandes dans la région de Saint-Just, dans leur recherche d’informations.
Témoignage d’un officier SAS : « Il a même fourni à l'officier SAS en charge de la mission l’ordre de bataille complet de l'armée allemande dans la Somme. Un jour, en opération, il a croisé un haut-officier allemand dirigeant le trafic militaire à un carrefour. Le Dr. Caillard le surveilla et, lorsque l’officier entra dans un café situé à proximité pour déjeuner, il le suivit. Pendant le déjeuner, il réussit à copier l'ordre de bataille sur la carte que l'officier allemand avait posée à côté de lui. S'il avait été pris en faisant cela, il aurait certainement été tué pour espionnage. Son sang-froid, son audace, et son mépris du danger fut remarquable. Il a ensuite transporté le document compromettant à travers une région massivement infestée d’Allemands et il l’a livré au SAS pour transmission en Angleterre. L'ordre de bataille s’est révélé correct dans les moindres détails, et un message de remerciements et de félicitations a été envoyé à partir du H.Q. (Head Quarter) 21e groupe d’armées.
Actes de Résistance
d’Edmond Caillard
Les risques pris par Edmond Caillard
en s’engageant dans la Résistance
Les qualités morales du
résistant Edmond Caillard
Questions sur les documents 4, 5 et 6
1. Quels sont les deux principaux actes de Résistance accomplis par Edmond Caillard d’après les trois textes ?
2. Pourquoi résister est-il un engagement dangereux ?
3. Que fait Edmond Caillard pour ne pas se faire prendre par les Allemands ?
4. Quelles sont les qualités morales du résistant Edmond Caillard d’après les trois textes ?
Formuler par écrit ou à l’oral une réponse à la question du jour en synthétisant les informations tirées de l’analyse des documents.
Il est possible de guider le travail des élèves en leur donnant le sujet suivant :
à l’aide des informations tirées des documents, décrire et expliquer l’engagement d’Edmond Caillard dans la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale.
Ces activités ont pour objectif d'aborder la Résistance au travers du parcours du Résistant calédonien Edmond Caillard.
Vous sont proposées pour votre séance :
1. Une activité d'entrée dans la séance ;
2. Deux activités modulables au choix :
2.1. Pourquoi devenir Résistant ?
2.2. Les actes de résistance d’Edmond Caillard
3. Une activité finale de réponse à la question du jour.
Quel rôle a joué Sylvain Gargon dans la Seconde Guerre mondiale ? Qu’est-ce qu’un déporté résistant ? Comment l’engagement de Sylvain Gargon dans la Résistance a fait de lui un déporté ?
Questions sur le document
1. Définir la nature du document et identifier l’institution qui l’a délivré.
2. Présenter Sylvain Gargon à partir des informations contenues dans le document.
3. Qu’est-ce qu’un résistant ?
4. Qu’est-ce qu’un déporté ?
5. Pendant combien de temps Sylvain Gargon a-t-il subi la déportation ?
Ces activités ont pour objectif d'aborder la Résistance et la déportation au travers du parcours du Résistant et déporté calédonien Sylvain Gargon.
Vous sont proposées pour votre séance :
1. Une activité d'entrée dans la séance ;
2. Trois activités modulables au choix :
2.1. Pourquoi devenir résistant ?
2.2. Les actes de résistance de Sylvain Gargon
2.3. Sylvain Gargon durant sa déportation
3. Une activité finale de réponse à la question du jour
Questions sur les documents
1. Quelles raisons poussent des Français à entrer dans la Résistance contre l’occupant nazi ?
2. Comment évolue le nombre de résistants entre 1940 et 1944 ?
3. Comment Sylvain Gargon s’engage-t-il dans la Résistance ?
Je soussigné, GARGON Sylvain, alias « Sylvain », magistrat, déclare avoir pris part à la Résistance française dans les conditions suivantes :
En janvier 1941, alors que j’étais étudiant en droit, je fus contacté par mon camarade PAILLARD, pour rentrer au mouvement de résistance « Combat » dont le chef régional était Max JUVENAL alias « MAYENCE ». à partir de cette date, mon activité à « COMBAT » consista à diffuser le journal « Combat » dans les Facultés de droit et de Lettres d’Aix-en-Provence, de distribuer avec PAILLARD, FIESCHI, LOUSTAUNNEAU, QUILLICCHI, des tracts en faveur de la Résistance. Je servais aussi de « boîte à lettres » pour le courrier destiné à MAYENCE. Au début de 1942, je fis la connaissance du Capitaine RIOUFOL, officier instructeur à l’école de Saint-Cyr alors repliée à Aix-en-Provence. Cet ardent patriote, cherchait des officiers de réserve à l’effet de constituer des cours de Préparation militaire clandestine. Comme j’étais sorti Aspirant de St-Maixent, je lui offris mes services sans quitter « Combat ». Je contactais de nombreux camarades qui cherchaient à servir la France par tous les moyens. Je pus donner des cours de préparation militaire dans l’Hôtel que notre camarade QUILLICCHI mit à notre disposition, Rue de l’opéra.
De nombreux camarades de « Combat » assistaient à ces cours tels que : FIESCHI, LOUSTAUNNEAU, les frères BARA, PAILLARD, RENAUD. Nous pûmes même faire des exercices d’entraînement dans la campagne de Tholonet.
En septembre 1942, par suite d’une indiscrétion d’un marchand de journaux à qui nous avions remis des numéros de « Combat », je fus arrêté avec mon camarade PAILLARD sous l’inculpation de menées gaullistes. Max JUVENAL que nous avions choisi comme avocat, réussit à obtenir notre mise en liberté provisoire.
Au mois de novembre 1942, je suivis avec FIESCHI, des cours d’explosifs (Plastic) et d’armement (mitraillette Thompson), avec mission d’avoir à notre tour à instruire les camarades étudiants que j’avais réunis autour de moi, ce que je fis avec la complicité du Capitaine RIOUFOL.
Au début de 1943, alors que les instructions concernant le débarquement arrivaient à « Combat », je fus chargé avec FIESCHI, de relever les terrains de parachutage. Nous délimitâtes ainsi des terrains dans la région de Loumarin, Pertuis, Cadenet, relevant aussi les ponts, routes, tunnels, voies ferrées susceptibles d’être entravés pour retarder le repli ennemi.
Au mois de février 1943, alors que j’étais recherché par la Gestapo et que je devais passer en jugement le 18 février pour l’affaire de septembre 1942, je fus chargé de convoyer un groupe de résistants qui devaient regagner l’Angleterre par avion. Des documents intéressant toute l’organisation de la résistance aixoise me furent remis pour les communiquer à l’état-Major de DE GAULLE à Londres. Malheureusement, un traître à la solde de la Gestapo, le nommé THERREY, âme damnée du traître POITEVIN (condamné à mort par le tribunal de Lyon pour trahison), nous dénonça à la Gestapo. Je fus arrêté en gare de Nîmes avec mes camarades ANGENOT (fils du général ANGENOT de l’état-Major de DE GAULLE) mort des suites de sa déportation, le lieutenant STIENNE, officier d’active de Saint-Cyr (déporté), l’aspirant d’active CALLIE (mort en déportation).
Enfermé dans une camionnette, je pus, avec mes camarades, détruire les documents qui m’avaient été remis. Je fus mis en cellule à la Prison des Minimes à Montpellier. Je subis de nombreux interrogatoires de la Gestapo à la « Villa des Rosiers » où je fus à plusieurs reprises assommé à coups de chaise pour ne point vouloir parler.
Le 19 février 1943, quoique sérieusement blessé, je fus expédié au Camp de Compiègne où je restais jusqu’au 16 septembre 1943, date à laquelle je fus déporté successivement à Buchenwald, Dora, Ravensbruck et Malchow où les Américains me délivrèrent au mois de mai 1945. Je fus rapatrié le 26 mai 1945.
Sylvain Gargon, Nouméa, le 25 août 1952
Questions sur le document
1. Quand et comment Sylvain Gargon entre-t-il dans la Résistance ?
2. Les résistants utilisent-ils leurs vrais noms dans la Résistance ? Justifier la réponse et l’expliquer.
3. Lister les 8 actes de Résistance accomplis par Sylvain Gargon entre 1941 et 1943.
4. Quels dangers menacent Sylvain Gargon après son entrée dans la Résistance ?
5. Qu’arrive-t-il à Sylvain Gargon en février 1943 ?
6. Quand et où Sylvain Gargon est-il déporté ?
Document 6
plan du camp de Dora
Document 7 Carte du système
concentrationnaire nazi
Questions sur les documents
1. Comment et dans quelles conditions les déportés sont-ils acheminés vers les camps de concentration ?
2. Nommer les camps dans lesquels Sylvain Gargon a été déporté. Les localiser et les situer à partir de la carte.
3. Localiser sur le plan du camp de Dora les lieux mentionnés par Sylvain Gargon (baraquements des prisonniers, camp des SS, usine de production des V2).
4. Que font les déportés dans les camps ?
5. Quelles sont les conditions de vie dans les camps d’après Sylvain Gargon ?
6. Quelles sont les conditions de travail dans les camps d’après Sylvain Gargon ?
7. Quel est le sort de beaucoup de déportés dans les camps ? Justifier la réponse.
8. Quels éléments du texte montrent que les déportés sont soumis à des traitements inhumains ?
MISE EN activité N°2
Formuler par écrit ou à l’oral une réponse à la question du jour en synthétisant les informations tirées de l’analyse des documents.
Il est possible de faire travailler les élèves en groupes sur deux sujets différents :
Quelles sont les caractéristiques de la vie du déporté ? Comment le déporté vit-il dans les camps ? Qui sont les déportés et que font-ils dans les camps ?
Questions sur le document
1. Qui est représenté sur cette photographie ?
2. Décrire l’image (âge des personnages, tenue vestimentaire, apparence physique…)
3. Que peut-on en conclure sur la situation des déportés dans les camps de concentration ?
Questions sur les documents
1. Où sont majoritairement situés les camps de concentration ? Localiser le camp de Buchenwald (docs 2 et 3).
2. Par quel moyen les déportés sont-ils acheminés dans les camps ? Justifier la réponse (doc 3).
3. à quoi les nazis utilisent-ils les déportés dans les camps ? Justifier la réponse (docs 3 et 4).
4. Localiser sur le plan de Buchenwald les trois principaux espaces qui composent ce camp (logement des déportés, lieu de travail des déportés, logement des SS).
5. Après avoir observé les images du document 4, attribuer à chacune d’entre elles la phrase qui lui correspond :
Questions sur les documents
Selon le niveau de classe, il est possible de faire travailler les élèves par groupes sur des passages différents du témoignage de Sylvain Gargon afin d’en analyser le contenu.
1. Quand, où, par qui et pourquoi Sylvain Gargon a-t-il été arrêté pendant la Seconde Guerre mondiale ?
2. Quel sort subit Sylvain Gargon après son arrestation ?
3. Où et dans quelques conditions Sylvain Gargon a-t-il été déporté ?
4. Compléter le tableau suivant en fonction des informations du texte :
5. Qui sont les SS et les Kapos, et quelles sont leurs fonctions dans les camps ?
6. Donner deux exemples de résistance des déportés face à leurs mauvaises conditions de vie et de travail.
7. Lister les traitements inhumains dont sont victimes les déportés d’après Sylvain Gargon.
8. Pourquoi beaucoup de déportés meurent-ils dans les camps, et que font les nazis des corps des défunts ?
Conditions de vie
Conditions de travail
Formuler par écrit ou à l’oral une réponse à la question du jour en synthétisant les informations tirées de l’analyse des documents.
Il est possible de faire travailler les élèves en groupes sur trois sujets différents :
Vous sont proposées pour votre séance :
1. Une activité d'entrée dans la séance ;
2. Deux activités modulables au choix :
2.1. Le système concentrationnaire nazi ;
2.2. Un récit de déportation.
3. Une activité finale de réponse à la question du jour et trace écrite.
Les activités pour le collège
La mobilisation en 1939
La préparation au ralliement à la France libre
La journée du 19 septembre 1940
L'engagement des Néo-Calédoniens dans le conflit : le Bataillon du Pacifique
L'engagement des Néo-Calédoniens dans le conflit : les FNFL et le SAS
La milice civique de la France libre
La guerre du Pacifique
La Nouvelle-Calédonie, base des Alliés dans le Pacifique
La vie quotidienne en Nouvelle-Calédonie pendant la guerre
La célébration de la victoire et le retour des volontaires néo-calédoniens
La mémoire de la Seconde Guerre mondiale en Nouvelle-Calédonie
Edmond Caillard, un Résistant calédonien
Sylvain Gargon, un Résistant et déporté calédonien
Vie et travail des déportés dans les camps de concentration